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Le stress et la sclérose en plaques

Voilà déjà plus de cent ans que Charcot déclarait que le stress psychologique pouvait induire des poussées de sclérose en plaques. La plupart des personnes souffrant de sclérose en plaques ressentent que des événements stressants peuvent jouer un rôle dans l'apparition de crises de cette maladie. De nombreuses études ont été publiées à ce sujet ces dernières années. Aussi a-t-on fait appel au scanner du cerveau par résonance magnétique.

Dans une étude récente sur les liens entre stress, traumatismes et sclérose en plaques, les données de 20 études publiées précédemment (période de 1965 à 2003) ont été analysées de manière critique. Après un examen approfondi de la qualité de ces études, 14 d'entre elles ont satisfait aux critères permettant de regrouper leurs données (méta-analyse). Dans 13 parmi les 14 études, on découvrit un effet similaire du stress sur les poussées de sclérose en plaques : la probabilité de crise augmente à la suite d'un événement stressant de la vie.

L'intensité du phénomène est modérée mais cliniquement significative. Une seule étude semble mettre le phénomène inverse en évidence : pendant la première guerre du Golfe, les attaques à la roquette sur Tel Aviv ont provoqué moins de poussées de sclérose en plaques! L'origine de cette discordance n'est pas claire.

(Source : British Medical Journal 2004 ; 328 ; 731-735)

Dans une deuxième étude, on a analysé l'état de santé de parents danois qui avaient perdu un enfant de moins de 18 ans. Cet état de santé fut comparé à celui d'un groupe de parents n'ayant pas perdu d'enfant. Le risque de développer la sclérose en plaques s'avère 50% plus élevé chez les parents ayant perdu un enfant que chez les autres.

C'est seulement après 8 ans que ce lien devient clair. Si la perte d'un enfant arrive de manière inattendue, le risque de voir se développer la sclérose en plaques est doublé.

Ces résultats suggèrent qu'un événement extrêmement stressant comme la perte d'un enfant augmente le risque de sclérose en plaques.

(Source : Neurology 2004; 62 ; 726-9)

Ces résultats d'études ouvrent des possibilités de recherche sur les conséquences psychologiques, neuro-hormonales et immunologiques d'événements stressants sur la sclérose en plaques.

Juin 2004, MBD - Traduction PS