Accessibilité
  • Caractères normaux
  • Caractères plus grands
  • Caractères très grands
  • Augmenter le contraste

À table !

titre atablesep

Que ce soit sur Internet ou dans la littérature, vous trouvez toutes sortes de régimes, conseils ou recettes annonçant des effets bénéfiques (parfois miraculeux) sur la sclérose en plaques. Certaines personnes atteintes de SEP affirment même être guéries après avoir suivi un régime strict. Mais attention, si certains bienfaits sont prouvés scientifiquement, beaucoup ne sont que rumeurs et n’ont pas encore fait leurs preuves.

Que dois-je manger ? Qu’est-ce que je ne dois surtout pas manger ? …

Si vous vous posez ces questions, voici les informations pour être bien dans votre assiette.

Que faut-il manger ?

Aujourd’hui, on parle notamment beaucoup des acides gras (oméga 3) contenus dans certains poissons : anchois, hareng, maquereau, sardine, saumon et truite. Il est prouvé que manger du poisson plusieurs fois par semaine est excellent pour la santé en général. De même, les acides gras insaturés ont un impact significatif sur les maladies cardio-vasculaires et les maladies rhumatismales inflammatoires.

Cependant, il n’existe pas encore de résultats probants concernant la sclérose en plaques. En effet, certaines études sur le sujet ont bien été menées mais dans un nombre limité et avec un échantillon insuffisant de personnes atteintes. En conséquence, les essais cliniques positifs ne comportent que des données limitées, de telle sorte qu’on ne peut tirer de statistiques significatives.

Récemment, des chercheurs se sont penchés sur le taux de sel qui a un impact reconnu sur l’ hypertension artérielle. De nouveau, cette recherche a été menée sur trop peu de personnes que pour en tirer des conclusions sérieuses. Vous pouvez donc continuer à saler vos aliments mais pas de manière excessive afin de conserver leurs goûts originaux.

En revanche, de nombreuses études ont largement démontré les bienfaits de  la vitamine D dans la gestion de la sclérose en plaques. Celle-ci que l’on retrouve dans certaines huiles et poissons réduit la production pro-inflammatoire des cytokines. En outre, dans le domaine expérimental animal, il a été remarqué  qu’ingérer des suppléments de vitamine D pouvait diminuer ou prévenir les symptômes ; même si les mécanismes exacts ne sont pas encore compris.  On a également constaté que durant une poussée, les personnes avaient souvent des taux sanguins réduits de vitamine D.  Il est actuellement  admis que donner préventivement de la vitamine D à ces dernières peut être judicieux, surtout parmi les populations du nord de l'Europe exposées à des durées d'ensoleillement réduites.

D'autres études ont évoqué le pouvoir anti-oxydatif de certaines molécules comme le sélénium, le polyphénol ou les caroténoïdes que l’on trouve notamment dans les légumes et les fruits. Celles-ci auraient un effet positif sur le décours de la maladie sans que cela soit prouvé.

Dois-je suivre un  régime spécifique ?

Lorsqu'on évoque les régimes alimentaires dans la sclérose en plaques, il convient de distinguer ceux qui pourraient avoir un impact sur la maladie elle-même et ceux qui auraient des répercussions sur certains symptômes.

Actuellement, il n'existe pas de preuve crédible que la sclérose en plaques est une maladie due à un régime alimentaire pauvre ou à des déficiences diététiques. Un régime équilibré comprenant peu de graisses et beaucoup de fibres est donc recommandé à la plupart des gens et devrait faire partie de la gestion générale de la maladie.

Dans cet ordre d’idée, des régimes comme le « Régime pauvre en graisses de Swank » et le « Régime Kousmine » sont acceptables ; surtout que la possibilité d'un effet partiel ou incomplet n'a pas été exclue. Par contre, d'autres régimes comme ceux sans allergène, sans gluten, aliments crus, « Régime Evers », « Régime Mcdougal », régime restreint en protéines et en fructose, régime de Cambridge et autres régimes liquides; régimes sans fructose n'ont pas fourni les preuves qu'ils avaient un effet (positif ou négatif) sur l'évolution de la SEP.

Mais attention, une grande partie de ces régimes peuvent altérer l'équilibre nutritionnel normal et peuvent se révéler dangereux et risqués pour la santé sans surveillance médicale et professionnelle.

On peut également envisager certains types de régimes alimentaires en fonction de leurs répercussions sur les symptômes de la sclérose en plaques.  Par exemple, les personnes qui ont une atteinte notamment médullaire auront plus de risques de développer des infections urinaires répétées.  Il a été démontré que la prise d’extraits de canneberge (cranberry) pendant 6 mois diminuait le risque d’infection. Cependant, des études sont encore nécessaires pour confirmer ces résultats.

On sait aussi que la prise en charge de certains troubles sensitifs fait appel à des compléments de vitamine B12, même si à nouveau aucune preuve n'a pu jusqu'à présent être rapportée.

Enfin, il va de soi qu’un régime riche en fibres pourra limiter les effets de constipation résultant parfois des lésions médullaires provoquées par la maladie. 

Cependant il est aussi important d’être bien suivi si vous envisagez de vous investir dans l’un ou l’autre régime. Non seulement, la plupart d’entre eux sont coûteux et le domaine des conseils nutritionnels comporte malheureusement des charlatans.

Dès lors pensez à bien vous informer au préalable auprès de votre neurologue et/ou une diététicienne reconnue.

C’est quoi « bien manger » quand on a la SEP ?

Il n’existe donc pas de recette miracle mais comme une personne en bonne santé, il vous est recommandé de manger varié et équilibré. L’important est de se sentir bien dans sa peau et dans son corps ; ce qui n’est pas toujours facile lorsque l’on souffre de sclérose en plaques.

Dès lors, pensez aussi à vous faire plaisir quand vous en avez envie. Si un jour la tablette de chocolat vous séduit plus que le pot de yahourt nature, n’hésitez-pas !

Bien manger, c’est manger équilibré mais c’est aussi en profiter de temps en temps et c’est bon pour le moral.